L’étonnante histoire du Fauteuil Léda

Dans son entourage des années 30, Salvador Dalí cotoie notamment le designer et décorateur Jean-Michel Frank avec qui il travaille sur de nombreux projets, dont la lampe Bracelli. En plus de la peinture, le design faisait pleinement partie des passions de Salvador Dalí, qui travailla notamment sur la décoration d’intérieur de l’Hotel Presidente d’Acapulco dans les années 50.

Élément essentiel du tableau “Femme à tête de roses”, peint par Dalí entre 1935 et 1937, le fauteuil Leda fait directement référence au mythe de Léda dans la mythologie grecque. Selon Homère, Zeus aurait un jour pris l’apparence d’un cygne pour séduire Léda, fille de Thestios et épouse de Tyndare, roi de Sparte.

Selon le mythe, Zeus était connu pour prendre l’apparence d’animaux dans le but de séduire les mortelles. Sous le charme, Léda fait avec le dieu deux enfants, Hélène et Pollux. Célèbre, le mythe de Léda a inspiré de nombreux tableaux peints par Léonard de Vinci, Michel-Ange, Paul Cézanne ou Eugène Delacroix. Le mythe de Léda et le Cygne est souvent interprété comme une métaphore de la puissance et l’autorité masculine.

Paul Cézanne, Leda et le Cygne

Directement né de cette inspiration mythologique, le fauteuil Léda a été conçu comme une pièce de mobilier surréaliste. Avec des formes et des motifs qui sont typiques de l’esthétique de Dalí. Longtemps après sa mort, des spécialistes se sont donnés la mission de fabriquer pour de vrai les meubles que Dalí avaient dessinés ou peint à l’époque. Créée en 1972, l’entreprise spécialisée dans la création de mobilier BD Barcelona a réédité le fauteuil qui s’appuie sur une structure en laiton poli et verni.

Si la lampe Bracelli se vend autour de 7 500 €, le fauteuil peut probablement s’obtenir aujourd’hui pour une somme supérieure à 40 000 €. Préférez, à ce prix, les chaises en plastique.